Contre le vote de la loi permettant aux camions à 44 tonnes sur 5 essieux de rouler en France

Publié le par solidaires82

Communiqué de presse,Union syndicale Solidaires
février 2012
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Le gouvernement autorise le camion à 44 tonnes sur 5 essieux, alourdit le coût de l’entretien des routes, augmente les émissions de gaz à effet de serre en avantageant la route

Ils ont osé ! Le parlement a voté, mercredi 29 février, la suppression de l’obligation d’un sixième essieu pour les camions de 44 tonnes, très discrètement, au détour d’une proposition de loi Warsmann sur la simplification du droit, malgré l’opposition des organisations syndicales, des associations de défense de l’environnement, et même du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable, le CGEDD.

Le gouvernement parle d’environnement, affirme des positions dans les Grenelle… et agit dans un sens totalement opposé. Il dit vouloir transférer du trafic routier sur le rail et les canaux, il ne cesse d’accorder des avantages concurrentiels à la route :

  • allègement de la taxe à l’essieu en 2008,
  • en 2011, autorisation du camion à 44 tonnes pour certains trafics très restreints conservant une vague notion écologique, qui permettent d’alimenter un transport combiné, une desserte d’un port maritime ou fluvial.
  • autorisation du 44T pour les camions normaux à 5 essieux, en levant l’obligation du 6 essieux.

Le camion à 44 tonnes, c’est :

  • une augmentation de la productivité de la route, de 16% par camion qui passe de 25 à 29T de charge utile, de 11% pour la route selon les professionnels.
  • une usure accrue de la route engendrant un supplément annuel d’entretien de 400 millions d’euros du fait du poids supérieur reposant sur chaque essieu, selon le CGEDD.
  • des accidents plus fréquents (du fait de l’augmentation de la distance de freinage) et plus graves (par la masse provoquant un choc plus violent).

full-1-.pngLa planète peut craindre le pire. La route a récupéré, selon la cour des comptes lors de l’autorisation du 44T pour quelques trafics limités, 1,8% du trafic fluvial et 2,5% du fret ferroviaire. Solidaires dénonce le vote de la loi permettant aux camions à 5 essieux de rouler en France, y compris en traversant une frontière puis tout le territoire, avec toutes les conséquences désastreuses pour la population.

Alors que l’ensemble de l’économie a réussi à réduire de 9,8 % les émissions de gaz à effet de serre sur une période de quasiment 20 ans (de 1990, année de référence Kyoto, à 2009), le transport routier les a augmentées de 12,4 % durant la même période pour représenter 27% des émissions totales françaises et conforter, de loin, sa place de premier secteur émetteur de GES.

Développer le trafic routier ou limiter le dérèglement climatique, il faut choisir. Solidaires agit pour faire changer la politique criminelle du gouvernement.

Publié dans europe

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